Interview Didier Barbelivien

  • Par Arnaud ONNAINTY
  • Mise en ligne : 07 novembre 2023
  • Mise à jour : 28 novembre 2023

Né le 10 mars 1954 à Paris. Il est auteur, compositeur et interprète français. Il a composé des titres comme "Mademoiselle chante le blues", "on va s'aimer" ou encore "sous le sunlights des tropiques". C'est monsieur Didier BARBELIVIEN qui répond à nos questions. 

INTERVIEW DE DIDIER BARBELIVIEN

SM : Votre album de 2022 est-il réellement le dernier ?

DB :

Oui franchement, pour moi, c’est le dernier ! D’ici deux ou trois ans, je serais tenté d’enregistrer quelques nouvelles chansons que mes musiciens mettront sur les plateformes et peut-être que cela intéressera le public. Ce qui est sûr c’est que je ne ferais plus de disque physique, je pense que ça n’intéresse plus personne. Quand j’étais petit on avait un gros poste pour écouter la musique chez moi. Je regardais avec curiosité les 78 tours jusqu’au jour où ma grand-mère a arrêté d’en acheter car ça ne se faisait plus.

 

SM : Arrivez-vous à un moment de votre carrière où vous prenez plus de plaisir à écrire pour les autres ?

DB :

J’ai toujours eu ce plaisir là et il a toujours été prioritaire pour moi ! J’ai d’abord été un auteur pour les autres et je continue de l’être. Mais je me suis pris au goût d’aller sur scène, c’est une découverte pour moi.

 

SM : Même s’il n’y a plus de nouveau disque, on vous reverra sur scène ?

DB :

Moi j’adore ça aller chanter sur scène avec les musiciens. J’ai l’impression qu’on est une bande de jeunes, on monte dans la voiture et on se dit qu’on va aller taper dans nos mains avec les gens le soir, c’est vraiment génial. Je fais ça avec plaisir, ce n’est pas un boulot pour moi.

 

SM : Combien de dates pour sur cette tournée ?

DB :

Je ne les ai pas comptés mais j’étale ma tournée. Je n’enchaîne pas les concerts, soir après soir. La tournée va s’étaler sur toute l’année 2024. Nous n’avons pas encore fixé de dates après le mois de mars mais je sais qu’il y en aura.

 

SM : Vous avez composé plus de 2 000 chansons, dont certaines pour Johnny Hallyday, Michel Sardou, Dalida, Céline Dion etc. Que retenez-vous de ces collaborations artistiques ?

DB :

J’aimais bien dans ces années-là, il y avait comme une frénésie ! Quand j’ai écrit pour Claude François ou Johnny Hallyday, j’étais quand même impressionné de rencontrer toutes ces personnes. Quand on m’a dit que j’allais écrire pour Gérard Lenorman alors que je l’écoutais dans les Juke-box du quartier, ça me faisait bizarre. Quand j’ai travaillé aux Etats-Unis, ça me faisait la même chose. Je me suis retrouvé à avoir Stevie Wonder au téléphone pour adapter une de ses chansons pour Dalida. J’ai eu à travailler avec des gens très prestigieux en Angleterre et aux USA.

 

SM : Etes-vous nostalgique de ces années-là ?

DB :

Non, c’est juste que c’était des années particulières ! Je me souviens d’une année où j’ai été produire en Angleterre Cliff Richard mais personne ne l’a jamais su. C’était incroyable. Je me rends compte avec le recul que les rencontres que j’ai pu faire étaient des choses très importantes pour moi. C’est peut-être ce qui m’a le plus passionné. Elles n’étaient pas programmées. Le jour où l’on m’a présenté Mike Jagger dans un hôtel-restaurant, des amis m’ont dit « si tu veux, on dîne avec lui ? » et j’ai pu discuter avec lui toute la soirée. Ou encore une copine qui m’a présenté Elton John. Quand vous avez été un môme de quartier qui allais chez le disquaire, après ça fait bizarre de passer de l’autre côté. Et de rencontrer, de voir la gentillesse et la simplicité de ces personnes.

 

SM : C’était un rêve d’enfant mais au fur et à mesure avez vous pu réaliser vos envies ?

DB :

Sincèrement, je n’ai jamais imaginé cela comme un rêve d’enfant. Je pensais vraiment que j’allais faire ça. C’est comme une personne qui veut être pompier et finit par l’être et bien moi j’ai fini dans la musique ! Plusieurs personnes de mon entourage me disaient mais s’ils ne te prennent pas ? Je répondais qu’ils me voudront et m’aimeront avec le temps. Je ressens ça comme des jeunes qui voulaient être footballeurs, dans leurs yeux je voyais qui le sera ou non. Certains avaient la flamme et je sentais que ça serait évident. La vocation c’est quelque chose d’important, il faut l’avoir. Je n’étais pas du tout un surdoué mais j’avais cette flamme…

 

SM : Vous avez également fait des génériques de dessin-animé tel que San Ku Kaï et Albator, vous nous racontez ?

DB :

Oui j’ai fait cela avec mon ami que j’aimais par-dessus tout, Éric Charden. J’étais curieux de toute sorte de composition et avec Éric, j’étais à la meilleure école. Il écrivait pour lui, pour Johnny, Claude François, pour Stone et Charden… Alors quand il m’a proposé de faire des animés japonais, je le faisais. Il m’aurait dit de composer pour la fanfare militaire du Luxembourg, j’aurais dit oui ! Éric avait toujours des rencontres improbables et un matin, il m’a appelé, en me disant qu’il avait rencontré un producteur d’animés japonais et qu’il voulait des génériques. Je n’ai jamais regardé un épisode de San Ku Kaï et Albatror. Mais on s’est amusé en studio à trafiquer nos voix pour ne pas qu’on nous reconnaisse. 

 

SM : Ce n’est pas une légende, vous avez chanté dessus ?

DB :

Éric a chanté sur Albator et moi sur San Ku Kaï. C’est des voix que j’utilise seulement quand je fais des chœurs. Je chantais en suraigüe. On avait une liberté totale, que ce soit artistique ou financière. C’était super. Il y avait un vent de liberté et d’aventure qui nous portait à faire des trucs un peu irréels. 

 

SM : Est-ce que la pression était la même qu’aujourd’hui ?

DB :

On ne se mettait pas la pression car on adorait être numéro 1. Comme c’était comme un concours ça nous faisait plaisir d’être top 1.  Mais on n’avait pas de pression, jamais les maisons de disques nous appelait pour nous dire il faut être numéro 1. Par exemple, j’arrivais chez Éric et je lui disais « J’ai entendu le nouveau Delpech, c’est à tomber par terre ! » et on allait l’acheter pour l’écouter. Je me souviens d’avoir entendu les Lacs du Connemara avant tout le monde et d’avoir été vert en me disant quel tube il a là…

 

SM : En parlant de tube, Michel chante « En quelle année Georgia ? », une musique inédite et vous en êtes l’auteur avec Michel en 1992. Comment s’est-elle perdue ?

DB :

Elle ne s’est pas perdue, elle s’est égarée ! Mais ça nous arrivait souvent de ne pas sortir une chanson et de la retrouver en se disant « mince, pourquoi on ne l’a pas sorti ! » Mais ça nous est arrivé pleins de fois !

 

SM : Il y a des règles à respecter pour faire un tube ?

DB :

Non, moi je n’ai jamais pensé comme ça. J’ai écrit des chansons comme je le sentais en espérant juste que ça plaise au public. La seule notion qui m’est guidée c’est le plaisir. Je n’ai jamais rien fait par obligation. Ça sortira l’année prochaine, mais j’ai écrit les chansons du prochain film de Claude Lellouche, quand je les ai écrits, les artistes m’ont dit qu’elles étaient vraiment belles. Et j’étais content car j’ai fait ça pour que Claude, les artistes et les comédiens soient heureux avant tout.

 

SM : Sur votre tournée, vous chantez également des chansons que vous avez écrites pour les autres ? 

DB :

Oui, je vais en chanter certaines un soir et d’autres un autre soir, ainsi de suite. On y trouve également les chansons des autres que j’aime chanter. Une chanson d’Aznavour, de Brassens, de Léo Ferré que je chante etc. Et puis vous verrez, je fais des petits sketchs entre mes chansons, je discute avec les gens !

 

ACTUALITE : 

Vous pourrez le retrouver en tournée le : 

- Le 2 décembre 2023 à Bordeaux Théâtre Fémina

- Le 9 décembre 2023 au Vittel Palais des Congrès

- Le 16 décembre 2023, à Rennes l’EMC2

- Le 26 janvier 2024, à Nantes La Cité des Congrès

- Le 02 février 2024 à  Marseille le Silo

- Le 18 février 2024 à Lyon Bourse du travail

- Le 10 mars 2024, à Paris Les Folies Bergère

 

 
Partager cet article sur les réseaux sociaux
Articles associés
LA CONSULTATION BIEN-ÊTRE S...

Investir dans votre santé pour un maintien à domicile épanouissant... Nous sommes une é...Lire plus...

Pourquoi ne pas devenir bén...

13 millions. C’est le nombre de bénévoles investis dans une association en France. Que cela se...Lire plus...

Une Interview avec Frédéric...

Frédéric Bouraly est un acteur, scénariste, auteur et humoriste français né le ...Lire plus...

Écrivez-nous un commentaire