Liane Foly - La crooneuse

  • Par Pascale PEIFFER
  • Mise en ligne : 07 février 2017
  • Mise à jour : 23 janvier 2018

Liane Foly en quelques mots : Prénom et nom de naissance : Éliane Falliex, née le 16 décembre 1962 à Lyon, à remporté en 1975 son 1er concours de chant, vit et travaille avec André Manoukian de 1984 à 1995.

Comment vous est venu l’idée de votre dernier album « Crooneuse » ?
C’est un désir que j’avais depuis longtemps. J’ai toujours aimé transformer des chansons de variété. Au début de ma carrière je rajoutais déjà des touches de jazz dans les reprises que j’enregistrais. Je pense que cela vient de mon passé de chanteuse de bals, de soirées …

Est-ce que votre album ne fait pas un peu concurrence ou du moins résonnance à l’album « Forever Gentlemen » qui est également un album de reprises ?

Cela n’a rien à voir ! J’aime l’album de Corneille, Garou et Roch Voisine et ils m’ont d’ailleurs invitée à participer à leurs concerts mais je n’étais pas disponible. En fait la concurrence n’existe pas, le marché a tellement changé ! Il est vrai que les maisons de disques sont attachées à ces ambiances nostalgiques et à la reprise de chansons qui sont ancrées dans la tête des gens. Mon projet, je l’ai développé avec Franck Eurly et dès le départ le terme « crooneuse » nous parlait. J’entendais toujours ma mère parler de « crooneur » et je trouvais rigolo le mot « crooneuse » qui sonnait comme « craneuse ».

Comment avez-vous sélectionné les différents morceaux à enregistrer ? La plupart sont initialement chantés par des hommes …

Il y a « J’écoute de la musique soule » et « fais-moi une place » qui sont des chansons de Françoise Hardy car c’est une personne que j’aime beaucoup, qui écrit sublimement bien et qui a une voix magique.  J’ai voulu que cet album soit un hommage aux femmes et surtout à la femme « complice » et non à la femme « rivale ». Depuis toute petite ma mère m’a expliqué qu’il fallait réussir à vivre une vie sereine entourée de femmes et ne pas être dans la rivalité. En fait c’était un challenge de reprendre des chansons chantées par des hommes.  Pour la 1ère chanson j’ai appelé Michel Jonasz que je connais depuis 30 ans. Je voulais reprendre la « Boîte de Jazz » mais en rendant hommage aux femmes et c’est ainsi que l’on a réécrit ensemble le refrain et qu’il a même fait les chœurs pour l’enregistrement. Après il y a des chansons comme « Fever » qui sont incontournables ! J’ai essayé de choisir des chansons qui avaient un rapport avec ma vie, des chansons que j’avais aimées et que j’avais chantées plus jeune. En tout cas c’est une belle aventure, et j’aime avancer avec des coups de cœur. C’est ce qui s’est passé également quand j’ai fait mes one woman show avec les imitations.

Est- ce que la patte de pianiste de jazz de votre ex-compagnon André Manoukian ne vous a pas manquée pour enregistrer cet album ?
Non pas du tout. Je n’enlève pas le talent d’André Manoukian mais Franck Eulry est pour moi la rencontre de ces dernières années. Il m’a comblée à la direction vocale et musicale et fait maintenant totalement partie de mon univers musical.  André c’est le passé et on a fait des choses merveilleuses ensemble. A mes débuts on a tout créé ensemble de A à Z. Depuis il a une carrière et en ce moment je suis la première à la trouver formidable au Grand Journal.

Vous avez dit « Quand on passe la cinquantaine on s’ouvre comme un livre. » Est-ce que c’est  l’expérience, la sagesse, le je m’en « foutisme » qui vous donnent l’impression d’être plus libre depuis que avez 50 ans ?

J’ai 53 ans et je me sens de mieux en mieux parce que j’apprends des choses, je deviens plus mature avec les différentes expériences de la vie soit professionnelle soit de femme. Je n’ai pas peur de vieillir et j’aimerais avoir la chance de pouvoir bien vieillir en continuant à avoir des projets artistiques.

Vous êtes régulièrement invitée à l’Elysée, depuis de nombreuses années quel que soit le président et ce depuis François Mitterrand. Avec qui aimeriez-vous déjeuner à l’Elysée en 2017 ?

(rires) Avec celui qui va être élu !  Je suis apolitique et plutôt humaniste. Je pense qu’il y a de bonnes idées à prendre un peu partout et que c’est difficile de choisir une personne plutôt qu’une autre. C’est comme pour les religions j’ai mes croyances mais je ne suis pas du tout braquée et je comprends les autres cultes. Quand on est artiste on a un public de tous bords. Ce qui m’intéresse chez les femmes et les hommes qui viennent me voir, c’est leur sourire, leurs applaudissements. Il faut être tolérant. On n’a pas tous le même passé, les mêmes vies. Je suis une terrienne qui prône avant tout la liberté, la tolérance et la fraternité. Je prends mon bonheur dans la musique et dans l’humour. Quand j’ai fait « la tournée des imitations » et que je rentrais à l’hôtel après chaque spectacle  j’étais heureuse et je riais toute seule dans ma chambre en repensant aux rires du public.

Vous êtes une artiste accomplie avec 5 ou 6 casquettes. Il manque juste une participation en tant que jury dans des émissions comme « The Voice », ou « A la recherche de la Nouvelle Star », Cela ne vous intéresse pas ?

Si absolument ! D’ailleurs on me l’a proposé au tout début de « La Nouvelle Star » et j’ai donné les coordonnées d’André Manoukian  car je ne pouvais pas être disponible.  Je tourne beaucoup, je fais beaucoup de concerts en France et à l’étranger mais j’avais quand même réussi à participer sur M6 à un jury ou il y avait des petits gamins « superkids». Bien évidemment, si je peux le faire à nouveau, je serais très intéressée par tous ces jeunes qui ont du talent et je pense que cela me conviendrait complètement.

Vous avez un rôle dans le film de Claude Lelouch « Chacun sa vie » dont la sortie est prévue en 2017. Comment vous êtes-vous retrouvée dans ce tournage ?

Depuis le début de ma carrière j’ai fait 4 longs métrages dont deux avec Claude Lelouch. J’ai tourné dans beaucoup de séries, de téléfilms comme « RIS », « Joséphine ange gardien », « Navarro » et je pense que ces rôles suivent des envies même si j’estime que je suis autant actrice que chanteuse. Et puis il y a les gens, les réalisateurs qui pensent à vous pour tel ou tel rôle. Avec Claude on est très amis depuis 30 ans et il avait cette idée de film, d’histoire qui se passerait dans un festival de jazz près de Dijon.  Dans ce film je suis une chanteuse de jazz de la région à qui il va arriver plein d’aventures ! Le film est pour l’instant en montage.

Y-a-t-il une chose dans votre vie professionnelle ou personnelle que vous regrettez ?

Je ne regrette rien du tout, je me sens privilégiée de la vie que je mène, de choisir mon emploi du temps, de rencontrer des gens, de me sentir utile pour une cause. En ce qui concerne ma vie professionnelle, j’ai suivi mon instinct. J’ai fait des erreurs évidemment comme tout le monde et j’ai appris de mes erreurs.  Je suis comblée quand je m’occupe de causes, quand je suis dans des associations, quand je me sens utile. C’est important d’être témoin de ce qui se passe dans le monde et d’être à l’écoute de ce que l’homme endure partout autour de nous. On le sait, on peut faire passer beaucoup de choses par le biais de la musique, en fait mon métier résonne perpétuellement dans ma vie. Mais je ne désespère pas d’être toujours plus heureuse qu’hier, qu’avant hier…

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